XIII LES CHARBONS PAR LE CANAL DE SUEZ Paris, 18 janvier 1870. Dans les chapitres précédents nous avons étudié avec impar tialité-le produit probable du canal maritime de l’isthme de Suez ; si les résultats dépassent nos prévisions personne n en sera plus heureux que nous. Sans dissimulation nous désirons le succès de cette grande œuvre, car son succès est une révolu tion économique etcommerciale considérable. La Compagnie nous permettra encore une observation. M. de Lesseps doit être libre-échangiste. Ses publications le prouvent : on sent, en le lisant, qu’un souffle de liberté domine sa pensée. A ce titre il doit avoir, sinon l’horreur du tarif, du moins le désir d’y voir opérer de justes réductions. Mais, concessionnaire du canal maritime, il doit avant tout faire prospérer l’entreprise et obtenir pour ses manda taires les plus larges produits. Nous ne nions ni ce fait ni ce devoir. Seulement, en matière de tarif comme en toute chose, il y a une limite qu’on ne doit pas dépasser, sous peine d’affamer celui qu’on croit alimenter. Si la tonne de marchandises payait 20 ou 50 fr. pour tra-