— 50 - n’est pas à redouter pour les navires à vapeur; il leur sera toujours possible de résister aux coups de vent qui pourraient s’y produire. D’abord, là où les lacs ont de 5 à 10 kilomètres de large, c’est-à-dire sur 24 kilomètres de longueur, les bas-fonds existent et la navigation y est libre. Par conséquent, passer 100 mètres à droite ou à gauche, peu importe, pourvu que le cap soit sur les phares ou les signes indicateurs. Dans les petits lacs, soit sur un parcours de 16 kilomètres, la largeur est réduite à une moyenne de 2 kilomètres, soit 1 kilomètre de chaque côté. Dans ce cas, le vent n’a pas assez de prise sur l’eau pour l’agiter au point d’empêcher un navire de gouverner dans l’axe du canal. Les petits lacs Amers avaient moins de profondeur que les grands, et on a dû creuser environ 5 m ,50 à 4 mètres en moyenne pour donner la cote réglementaire de 8 mètres; la navigation n’y est plus libre, mais la largeur delà passe y est indiquée par des balises en fer de forme triangulaire placées à 2 ou 300 mètres de distance les unes des autres. On doit donc repousser toute crainte de danger pour la navigation dans celte partie du canal. Les observations météorologiques auxquelles on s’est livré démontrent, en outre, que les vents régnent peu à travers l’isthme ; ils vont ordinairement d’une mer à l’autre, de la mer Rou^e à la Méditerranée et de cette dernière à la mer Rouge. Par conséquent, les navires auront presque toujours vent debout ou vent arrière, c’est-à-dire qu’ils se trouveront dans les meilleures conditions pour traverser l’isthme par le canal maritime. Nous croyons donc que la navigation par les lacs est la plus naturelle, et que le projet de les faire contourner par le canal ne s’exécutera jamais.