- 57 Alexandre, d’après Arrien, pénétra en Égypte en débar quant à Péluse, 351 avant Jésus-Christ. Péluse a aujourd’hui disparu couverte par plusieurs mètres de limon du Nil. Ràvenne, sous Auguste, selon Strabon, était dans des ma rais formés par le Pô, mais baignée par la mer; sous Justi nien, Procope la dit éloignée de 550 mètres. Auguste fit creuser le port de Fréjus, Forum Julii, vers l’embouchure de l’Argens (Argenteus). Les flottes romaines y séjournèrent, et aujourd’hui ce port est à 2 kilomètres du rivage. Les locomotives du chemin de fer de Marseille à Nice le traversent sur des alluvions, et la gare actuelle y occupe une partie de sa surface. Tout le monde sait qu’Aigues-Mortes, aux embouchures du Rhône, fut un port important, où s’embarqua Saint-Louis ; cette ville est maintenant à 8 kilomètres de la mer, par suite des atterrissements du petit Rhône. En présence de tous ces exemples de destruction et d’ensa blements, connus des anciens, ils comprirent qu’il n’y avait pour profiter des avantages que leur offraient les voies flu viales dans la Méditerranée qu’à créer des canaux en diago nale parlant d’un golfe pour rejoindre le fleuve à un point assez distant de son embouchure. Ce sont ces considérations qui déterminèrent Alexandre à créer Alexandrie dans Plie de Pharos, près du lac Maréotis. C’est de ce lac que dut partir le canal dont parle Strabon et Pline, allant rejoindre le Nil à la branche canopique. Ce canal, disparu aujourd’hui, ainsi que la branche de ce nom, est remplacé par le canal Mahmoudieh, reliant le Nil à la branche de Rosette, près d’Alfeh, et qui fait d’Alexandrie l’entrepôt le plus important des produits de la haute Egypte. Bien qu’Alexandrie soit placée à l’ouest des bouches du Nil,