— 34 — Au sud, c’est-à-dire à 1,400 mètres environ de l’un des an gles du chenal, part une deuxième jetée de 1,900 mètres obliquant vers le nord, c’est-à-dire sur la grande jetée de 2,500 mètres, et qui s’arrête de manière à laisser entre les deux une passe ouverte d’environ 400 mètres. Ces deux grands ouvrages ainsi établis forment un avant- port d’une superficie de 171 hectares 875 ares. Cet avant-port, quoique immense, n’a d’autre objet que de protéger la passe du chenal et l’entrée des eaux de la Méditer ranée dans le canal maritime. Les navires ne peuvent y sta tionner, les hauts-fonds ne le permettent pas ; un chenal de 200 mètres de largeur y est seulement ménagé pour le passage des vaisseaux. La grande jetée de 2,500 mètres a un feu rouge à son extrémité, et la jetée de 1,900, un feu vert. Ces divers signaux offrent toute sécurité aux navigateurs pour l’entrée de nuit à Port-Saïd. En outre, un peu en avant du chenal du port, sur la barre de sable, s’élève un magnifique phare, construit en béton système Cognet. Il nous a paru aussi solide qu’élégant ; sa portée en mer est de 20 milles; c’est un des plus importants et des plus complets du genre. La ville est approvisionnée d’eau par une dérivation du canal d’eau douce. Son commerce prend chaque jour une nouvelle importance ; les navires qui traversent l’isthme y trouvent toutes les ressources qu’offrent les grands ports de la Méditer ranée. Sa prospérité est assurée ; Port-Saïd est désormais une ville commerciale appelée à de grandes destinées. Ceci expliqué, il s’agit de traiter la deuxième question : Port-Saïd est-il ou peut-il être envahi dans une certaine me sure par les sables qui descendent du Nil? Ici deux courants d’idées se sont produits : l’un annonçant