facile, tantôt argileux, tantôt sablonneux, et quelques rares rognons de gypse isolés dans la niasse du sable. Un barrage ou déversoir avait été ménagé dans cette partie sur 120 mètres de long. Ce barrage avait pour but de diriger avec prudence les eaux de la mer Rouge vers le lac Timsali. La Compagnie, connaissant la puissance de ses instruments de travail, avait apprécié que quelques jours lui suffiraient pour approfondir Remplacement du déversoir. Quelle ne fut pas la surprise, disons la stupéfaction de M. Lavalley, lorsque trois jours avant l’inauguration il apprit à Port-Saïd que le bar rage que l’on supposait formé d’argile et de sable, était pres que entièrement composé de gypse cristallisé ! A ciel ouvert, le gypse est facile à extraire, mais cette matière est assez dure pour qu’une drague qui travaille à 5 m ,50 au-dessous du ni veau de l’eau ne puisse pas y mordre. Les mesures les plus actives furent prises pour abattre les pointes extrêmes, car le banc, dans le sens de l’axe du canal, relevait d’environ 0 m ,75 ses deux extrémités sur 5 à 6 mètres de longueur, et dans ces deux parties la profondeur du canal n’était guère que de 4 m ,75. On creusa immédiatement des trous en contre-bas du pla fond ; des gargousses chargées de plusieurs centaines de kilo grammes de poudre furent introduites sur les arêtes des deux extrémités du rocher. L’explosion des bonbonnes lit l’effet de puissants béliers frappant sur l’arête d’un rocher taillé à pic, sur les cavités préparées par l’approfondissement en contre bas du plafond du canal. Elles broyèrent les quelques mètres faisant saillie aux deux extrémités du banc calcaire et firent tomber les éclats dans les vides préparés à cet effet. C’est grâce à ce moyen énergique qu’on a pu obtenir 5 m ,30 de profondeur sur ce point et permettre aux flottes de l’inaugu ration de traverser l’isthme. Le travail d’extraction continue