— 154 — se passe en France se passerait également en Egypte. Le vice- roi saurait subir, en tant que commerçant et industriel, la loi qu’il aurait donnée à son pays avec le consentement de toute l’Europe, et il fournirait à ses sujets l’exempledela sou mission aux décisions de la justice. Les hommes politiques du pays, tous également mêlés aux grandes entreprises, imiteraient la conduite du souverain, et la loi serait d’autant plus respectée par le peuple, que les grands seraient les premiers à se courber devant elle. La commission déclare encore, que consentir aux réformes proposées, serait léser dans leurs intérêts les Européens établis en Egypte et qui ont engagé des capitaux considérables surla foi de traités et d’usages qui leur offraient des garanties dont on ne saurait les priver. Nous acceptons encore moins cette défaite. Redouter l’appli cation du code Napoléon approprié aux besoins de l’Égypte par des tribunaux en majeure partie composés d’Européens, c’est faire gratuitement la critique de notre Gode; d’un autre coté, on ne saurait laisser un vaste pays sans lois, partant sans justice, sous le simple prétexte qu’il ne faut point gêner quelques négociants européens. Il faut mieux comprendre la nécessité de donner le pas à l’intérêt général sur l’intérêt particulier. Si l’on consultait, au reste, les Européens, nous ne serions pas étonné de les voir applaudir aux réformes proposées.