— 7 — On peut expliquer cette anomalie. Dans l’origine, l’Egypte, à l’abri d’une attaque par terre — le désert la protégeait — et à l’abri également d’une atta que par la mer Rouge — la mer Erythrée ne fut qu’assez tard parcourue par des flottes, — avait à se garantir du côté de la Méditerranée et principalement du côté de l’Orient, contre les agressions pouvant venir surtout delà Phénicie, de l’Assyrie et de la Perse. L’Égypte se fortifiait donc sur la Méditerranée et se préoc cupait beaucoup de protéger les branches orientales du Nil, lesquelles, soigneusement entretenues, absorbaient le débit d’eau, au détriment des branches occidentales. Plus tard — époque de la grandeur de Rome — ce fut l’in verse. L’Égypte tourna ses regards du côté de l’Occident, et, négligeant les branches pélusiaque, tanilique et mendé- siennc, entretint les branches occidentales près desquelles se fondèrent des villes importantes. Quant aux cités anciennes situées près des branches orien tales du fleuve, elles tombèrent en ruines. Les eaux du Nil, trouvant à l’occident un débouché facile, cessèrent de couler à l’orient, et la mer, n’étant plus retenue par le fleuve, envahit le lit de celui-ci. Les digues s’usèrent, disparurent ; l’eau salée inonda les basses terres ; et ainsi se formèrent les lacs Menzaleh et Rallah. En résumé, tout en n’affirmant rien d’une façon précise, on peut dire qu’au trente-cinquième siècle avant Jésus-Christ le lac Menzaleh n’existait probablement pas, et que la mer Rouge arrivait près du seuil Sérapéum. Environ 2200 ans avant Jésus-Christ, l’Égypte fut envahie par les Hicsos, lesquels, venus de Phénicie et d’Arabie, s’é tablissent d’abord dans Memphis. Puis ils fortifient Avaris (plus tard Péluse), qu’ils considèrent justement comme la