jjt XIX L’ORGANISATION JUDICIAIRE EN ÉGYPTE —* SUITE Paris, le 17 février 1870. Nous avons dit que la Compagnie du canal maritime de Suez est une compagnie égyptienne, soumise aux memes obligations et conditions judiciaires que le peuple et le gou vernement égyptien ; qu’elle a besoin, pour appliquer ses ta rifs, faire respecter ses règlements et mettre en valeur les 10,714 hectares de terrains qu’elle possède, d’une juridiction unique, donnant toute sécurité pour son exploitation. Le khédive peut-il donner cette sécurité et cette justice? Impossible ! il ne la possède pas pour lui-mêine ! Et les ex plications qui vont suivre en fourniront la preuve. L’Egypte a été régie jusqu’en 1848 par les capitulations, sorte de traités d’amitié que François 1 er conclut en 1555 avec la Porte, et qui furent maintenus dans leurs principales dispositions successivement sous Charles IX, Henri III, Henri IV, Louis XIII, Louis XIV et en dernier lieu sous Louis XV, en 1740. Nous ne voulons pas entreprendre ici d’analyser les capitu lations, dont le but, à l’époque où elles furent élaborées,