CHAPITRE II Sommaire : Gênes.— Ses rues, ses églises, ses palais. — Romulus et Rémus. Ceci et Cessi. — Turin. — Le palais du roi; — La cathédrale. — Comme quoi il nous fut impossible de visiter le Campo-Santo. — Milan. — Son Dôme et ses palais. — La dame Grecque. Nous avons fait ce matin, 30 janvier, notre entrée à Gênes. Cette ville nous est apparue, sortant des Ilots, aux rayons splendides d’un beau soleil'levant ; mais nous étions si fatigués de notre route de nuit que, tombant de som meil, nous n’avions pas le courage d’admirer les merveilles qui s’offraient à nous. En descendant de voiture nous fîmes conduire nos bagages à Y hôtel de la Ville, situé dans la strada Carlo-Alberto et ayant vue sur le port. Avec quelle joie je me couchai dans un de ces petits lit? bien blancs et ornés de rideaux de mousseline, que l’on retrouve dans toute l’Italie du nord ! Après avoir repris un peu de force dans le sommeil et dans la nourriture, nous nous sommes mis à parcourir la ville, pour jeter un premier coup d’œil sur l’ensemble de ses rues et de ses édifices. C’est l’Italie qui se présente à nous avec son arrogance et sa saleté. Gênes ne paraît vrai ment magnifique que lorsqu’on y arrive par mer; alors son port animé et couvert de navires; ses édifices disposés en hémicycle comme les gradins d’un vaste amphithéâtre; la ceinture verdoyante que forme derrière elle les hautes collines, qui la protègent contre les vents du nord et dont