CHAPITRE XV Sommaire : Cordoue. — Sa cathédrale. — La cour des Orangers. — Prome nades à travers la ville. — Séville. — Casa de Huespedes. — La cathé drale. — L’Alcazar. — Les Delicias. — La fabrique des tabacs. — La Semaine-Sainte. — La calle de las Sierpès. — Combats de taureaux. — Jerez. — Cadix. Une des émotions les plus douces que j’aie éprouvées, dans tout mon voyage d’Espagne, est bien assurément celle que produisit sur moi la première vue de Cordoue. Cette ville me parut propre, gentille, fraîche et coquette au pos sible, avec ses maisons blanches, aux balcons chargés de fleurs printanières, et aux portes seulement grillées, pour mieux laisser voir la délicieuse verdure et la charmante fontaine du patio, ou jardinet intérieur, qui se retrouve dans la cour de toutes les habitations de l’Andalousie. Il y a ici des rues tortueuses, comme à Tolède, mais elles sont plus larges et mieux pavées, et l’on s’y promène plus vo lontiers ; car elles ont plus de soleil et tout autant de si lence, puisque, à l’exception des principales artères, elles sont également inaccessibles aux voitures. Cordoue a un cachet tout particulier, qui sent beaucoup plus l’arabe que l’espagnol ; on est là comme dans un vestibule de l’Orient! Assurément les gens de commerce et ceux qui ne voyagent que pour trouver desdistractions,ou des plaisirs bruyants, ne verront, dans la moderne Cordoue, rien qui puisse les captiver. Pour eux, ce sera une ville morte, un amas in-