CHAPITRE XIV Sommaire : L’Escurial et son Panthéon. — Le désert jusqu’à Madrid. — La capitale de toutes les Espagnes. — La Puerta del Sol. — La poste aux lettres. — Le palais de la Reine. — Les promenades publiques. — Le Musée. — Tolède et sa cathédrale. — Le cicerone antiquaire. — Voyage de Tolède à Cordoue. — La Carolina. — Baylen. — Andujar. A la gare de Bayonne, nous étions montés en wagon avec un monsieur d’Orthez, qui se rendait à Valence, pour visiter une orangerie qu’il possédait dans les environs de cette ville. Nous l’avions quitté à Burgos et il avait conti nué sa route vers Madrid. C’était un brave homme qui causait fort bien et dont la compagnie était assez agréable. Il fut remplacé à Burgos même par un monsieur et une dame belges, qui voyageaient pour leur santé, bien qu’ils fussent industriels, faisant le commerce du verre, un commerce assurément bien fragile. Ils étaient descendus avec nous à la Fonda del Norte, et nous repartions ensemble pour Madrid, avec le dessein de nous arrêter quelques heures seulement à l’Escurial, afin de visiter le palais de Philippe II. Quoique nous voyagions alors de nuit, le ciel était si clair et si étoilé que nous pûmes jouir, presque pendant toute la roule, d’un superbe effet de lune au milieu des montagnes couvertes de neige. Nous arrivâmes à l’Escurial, avec les premiers rayons de l’aurore. De la gare de la station au palais, il y a bien deux kilomètres. Nous fîmes ce chemin à pied et en pataugeant dans une neige à demi-fondue dont la terre était couverte.