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vous allez connaître le mien. Tenez, le voici, sur cette carte de visite! Tout en parlant de la sorte, la vieille dame avait tiré de Tune de ses poches un joli petit carnet de velours, à fer moirs de vermeil, et elle y avait pris une carte satinée, sur laquelle étaient gravés ces mots, surmontés d’une couronne de comte : Madame la Comtesse IDA DE BOCARMÉ. Ce nom devenu si tristement célèbre, quelques années plus tard, ne disait alors rien de plus que celui de la pre mière douairière venue; aussi l’évêque n’y prêta-t-il au cune attention particulière, en promettant à madame la comtesse Ida de Bocarmé de la faire réveiller, le lendemain, à l’heure convenue. Pendant ce temps-là, l’image donnée au septième vicaire de la cathédrale de Lyon commençait à produire son effet. Après en avoir contemplé la partie coloriée, dans tous ses détails, l’abbé Pothin Grassouillot était passé au revers, avec une certaine indifférence. Il y a tant d’abbés voya geurs qui vous donnent des images I — Tiens ! qu’est-ce que c’est que cela? se dit-il, en voyant une signature épiscopale au verso de son image. Il s’est trompé, le petit abbé; il m’a donné, par erreur, une image qu’il tient de son évêque... C’est cela même : Augustin, évêque de Samos, vicaire apostolique du Japon, avec la croix en tête. Je connais cet évêque-là; il écrit de fort belles lettres, qui sont imprimées dans les Annales de la Propaga tion de la Foi. Si j’avais su, j’en aurais parlé à ce pauvre missionnaire qui, vraiment, me fait grand pitié avec sa soutane râpée... Allons, il faut pourtant lui reporter son image ! Cette résolution prise, le gros abbé se leva et, montant sur le pont, il ne tarda pas à aborder celui auquel il vous lait faire une restitution. — Hé ! vous vous êtes trompé, mon bon ami, lui dit-il, en le prenant par dessous le bras et en l’entraînant loin des oreilles de la comtesse de Bocarmé ; vous m’avez