CHAPITRE I" Sommaire : Départ. — Lyon. — Pie porté par deux cailles. — Un fou dans une cuisine. — L’évêque de Samos et la comtesse Ida de Bocarmé. — Avignon. — Un gardien de musée comme on n’en voit plus. — Marseille. — Le Christ au jardin des Oliviers. — Toulon. — Une visite à l’arsenal. — Cannes. — Nice. — La route de la Corniche. — Monaco. — Menton. Un vieux proverbe dit : On sait quand on part, mais on ignore quand on reviendra. Ce proverbe est très-vrai ; et il y en a môme beaucoup qui parlent et qui ne reviennent iamais. Plus heureux que ces derniers, notre retour a été aussi favorisé et aussi joyeux q ue notre départ. Nous avions quitté Paris, le lundi 16 janvier 1865, à onze heures du matin, et nous y sommes rentrés, le 16 juin, dans la soirée ; ce qui, jour pour jour, donne à notre voyage une durée de cinq mois, laps de temps bien suffisant pour voir beaucoup de choses. Je mentirais, si je disais que j'avais les larmes aux yeux, en montant dans la voiture qui nous conduisit de la rue de Varenne à la gare de Lyon; car mon cœur bondissait de joie, à l’idée que j’allais enfin revoir cette belle Italie, et surtout cette chère Rome, visitée deux fois, à des époques déjà bien éloignées dans les souvenirs de ma jeunesse. Et puis, pour être sincère, j’avouerai que ma joie s’augmen tait encore du plaisir d’entreprendre cet agréable voyage dans la compagnie d’un très-aimable jeune homme, dont