afin d’avoir le terrain nécessaire pour l’assiette de cet édi fice, qui devait surpasser en grandeur toutes les construc tions qu’on avait vues jusqu’alors. Cette basilique complè tement interrompue, depuis 1659, ne s’étend même pas jusqu’au transept, et pourtant sa long'ueur est de 350 pieds. San-Petronio est l’église du patron de la ville; elle est de style gothique italien et a trois nefs. Sa façade, qui n’est pas terminée, offre à l’admiration du voyageur trois portes en bronze d’une magnifique exécution. Celle du mi lieu est une œuvre capitale de Jacopo délia Quercia. « Ja- « mais aucun sculpteur, dit Rio, n’avait encore si bien « traduit les premiers chapitres de, la Genèse; la figure « d’Éve, au moment où elle naît à la vie, peut être regar- « dée comme une des productions les plus exquises de la « sculpture chrétienne au moyen-âge. » Bologne est très-riche en fort belles églises. Nous en avons visité un assez grand nombre, mais je ne parlerai ici que de San-Domenico, de San-Stephano et de Santa-Maria dei Servi. Quant à la cathédrale, qui est sous le vocable de saint Pierre, elle n’a guère d’autre mérite que celui d’être au centre de la ville. San-Domenico est une église des plus remarquables qu’il y ait en Italie, à cause de la grande quantité d’objets d’art qu’elle renferme et du tombeau de saint Dominique, mo nument précieux de la Renaissance, dû à Nicolas de Pise. San-Stephano est une agglomération de sept autres églises, d’un style assez pauvre, mais d’une haute antiquité; on y retrouve les vestiges d’un temple d’Isis. Santa-Maria dei Servi est précédée d’un beau portique à colonnes de mar bre, par frà Andrea Manfredi, général de l’ordre des Ser vîtes. C’est dans cette vaste église que se trouve la fameuse fresque de saint Charles, exécutée, en une mit, par le Guide. Quelle peine nous avons eue à trouver la Pinacothèque! Les Italiens donnent ce nom à leurs galeries de tableaux et à leurs collections publiques d’objets d’art ; de sorte que, pour eux, une pinacothèque est la même chose qu’un musée pour nous. Mais nous n’étions pas le moins du monde