LA TERRE DE SERVITUDE. 75 lage est sérieux, et ce que xïies oreilles ont entendu est sé rieux aussi; je demanderai à mon maître la permission de rester. — Eh bien, cela ne fait rien, dit Khamis. Le premier venu suffira, pourvu qu’il ait la langue flatteuse et qu’il sache s’ex pliquer. Que le kirangozi choisisse qui il voudra et qu’il parte avec l’étoffe. » On trouva facilement un homme qui, ne sachant pas à quel danger il s’exposait, consentit à faire la commission. Et ce pendant Motto, si audacieux en toute autre circonstance, avait refusé de s’en charger. Au moment même où le kirangozi et l’homme quittèrent le camp, Motto put voir qu’il avait agi avec prudence. Les gens du village faisaient rentrer le bétail à la hâte, quoique l’heure habituelle fût encore bien éloignée. Cependant il ne dit rien de ce qu’il avait remarqué, de peur de jeter sans nécessité l’alarme dans le camp. Il suivit, avec le plus vif intérêt, les mouvements du kiran gozi et de son compagnon. Arrivés à la porte, on les empêcha de passer. Au bout d’un instant, il les vit revenir tous les deux vers le camp. Quand le kirangozi passa près de lui, Motto lui demanda : a Est-ce la paix ou la guerre ? — La guerre! » Il alla communiquer cette nouvelle, qui ne le surprenait pas du tout, à son ami Simba, qu’elle surprit beaucoup. « La guerre, Motto! Alors, mon ami, vos craintes étaient fondées ; et tout cela vient de cette guerre de Kisesa contre Mostana, hein? — Oui, Simba, et, le croiriez-vous? il y avait là deux ou trois drôles, qui me faisaient des yeux! C’est pour cela que j’ai refusé de retourner là-bas; s’ils avaient été bien sûrs