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LA TERRE DE SERVITUDE. 58 sauver. Visez vite ; mais du sang-froid, où vous risqueriez de tuer Mombo. Visez à la gorge quand vous lui verrez lever la tête. Bravo ! fils d’Amir, vous avez tué le monstre. Ah ! il essaye de s’échapper. Allons, Barouti, votre lance, mon camarade ! Venez avec moi, et gare le coup de queue. A nous deux nous pouvons bien l’arrêter ou du moins retarder sa marche jusqu’à ce qu’il meure. Ah ! attrape cela, misérable ! » En criant ces derniers mots, Simba lui enfonça sa lance au large fer, en plein dans le flanc, derrière la patte de devant : c’est l’endroit où le coup est mortel. Le crocodile s’affaissa sans vie, après deux ou trois efforts convulsifs. Baroiiti, dès l’abord, encouragé parles vociférations joyeuses dont Simba faisait retentir la forêt, s’était attaqué audacieu sement à la queue du crocodile. II fut puni de n’avoir pas écouté l’avertissement de Simba. La queue du crocodile, avec la violence terrible d’un fléau bien manœuvré, s’abattit sur le flanc de Barouti et lui brisa presque les côtes. Quand le monstre eût rendu le dernier soupir, Simba et Sélim, attirés par les gémissements de Mombo, allèrent exa miner sa blessure. « Pauvre diable! dit Sélim. Voyez, Simba, l’os est à nu. Quelle bête redoutable que le crocodile ! Pensez-vous que Mombo survivra, Simba? Car, après ce qui vient de se passer, je serais doublement désolé de sa mort. Il me semblerait que ma balle n’a servi à rien, après tout. — Mombo vivra, maître; il retournera dans l’ile, pour ra conter son aventure à ses petits-enfants, quand il sera vieux et hors d’état de travailler. Vous savez que le hakim 1 de la ca ravane est un homme savant et habile ; dans quelques jours, s’il plaît à Dieu, tout ira bien. Mombo, mourir! Non, maître, 1. Médecin.