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LA TERRE DE SERVITUDE. 33 jour, afin que nous puissions voir celui que l’on disait brave, et qui n’est qu’un rôdeur de nuit ! — Mostana, puisque c’est là ton nom, dit Kisesa, j’atten drai que le soleil se montre à l’orient. Alors tu verras ma figure, et tu mourras. J’ai dit. » Nous nous couchâmes au pied môme de la palissade. Un homme sur cinq devait monter la garde, pendant que les autres dormiraient. Aussitôt que le soleil apparut du côté de l’orient, au-dessus de la cime des arbres, les cornes de Kisesa sonnè rent pour que chacun se tint prêt; en même.temps, on enten dit les tambours de Mostana. J’avais dormi profondément; à mon réveil, je me mis à regarder à travers les palissades, pour savoir à quoi ressemblait ce village que nous allions attaquer. C’était un village considérable, de forme circulaire, comme tous ceux de l’Ourori, mais les palissades étaient fortes et toutes neuves. Ce qui me frappa, comme quelque chose de tout à fait inusité dans le pays, ce fut une seconde enceinte qui protégeait le quartier de Mostana, et qui lui aurait permis de tenir à l’intérieur, aussi longtemps que nous aurions assiégé la barrière extérieure, si nous n’avions pas été plus nombreux et mieux armés que ses hommes. Au bout de quelques instants, assiégeants et assiégés se bat taient comme des lions et se fusillaient à bout portant, ou du moins d’aussi près que le permettaient les palissades. Il fut bientôt visible que Mostana avait le dessous. Nous étions beau coup plus nombreux, mieux armés, moins serrés les uns contre les autres. Les gens de Mostana étaient massés tous ensemble; chacune de nos balles, à travers la palissade, tuait ou blessait quelqu’un. Les hurlements des femmes et les cris des blessés étaient effrayants. La fusillade durait depuis une heure, lorsque Kisesa fit enfoncer les deux portes ; nous nous précipitâmes en masse 3