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LA TERRE DE SERVITUDE. 2!) J’avais gagné une avance de 50 mètres quand les éléphants purent s’arrêter et se tourner de mon côté. Ils ne s’arrêtèrent qu’un instant. Dès qu’ils m’aperçurent, ils firent entendre encore cet horrible ronflement, et me chargèrent en masse. Je suis bon coureur, vous le savez tous ; mais le meilleur coureur semble ramper en comparaison de l’élépliant pendant les deux ou trois cents premiers mètres de sa course. Donc les éléphants, surtout deux ou trois, gagnaient rapidement du terrain. L’herbe sèche me fouettait rudement les jambes; les éléphants, avec leur peau épaisse, étaient à l’abri de cet inconvénient. A peu de distance sur la gauche, il y avait un massif de broussailles. Si je pouvais le gagner, je serais relativement en sûreté, car j’y pourrais trouver quelque coin où me cacher. En quelques instants j’atteins ce massif, je regarde vivement de tous côtés, et je découvre à peu de distance, à demi caché dans l’herbe et les broussailles, un trou que je reconnais pour une bauge de sanglier. Excellent endroit pour se cacher, me dis-je, pourvu que le sanglier ne soit pas chez lui. En une se conde me voilà à plat ventre, et je m’introduis dans le trou à reculons. J’y suis à peine ; tout à coup, j’entends passer le ton nerre des éléphants sur ma tête, et immédiatement après quel que chose grogne derrière moi, un coup violent me projette horsdu trou comme uneballe hors d’un fusil, et je reste étendu sur le sol, comme un mort. Tout ce que je pus comprendre, c’est que j’avais été grièvement blessé à la cuisse par le pro priétaire du trou où j’avais cherché un refuge, et que le san glier était parti comme une flèche dans la même direction que les éléplwints. Puis je perdis connaissance. Quand je revins à moi, il faisait nuil; j’entendis, dans l’éloi gnement, des coups de fusil tirés à intervalles réguliers. Pen sant que c’étaient mes compagnons, qui étaient à ma recherche, je tirai un coup de fusil, auquel un autre répondit immédiate-