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260 LA TE K HE DE SERVITUDE. léopard se jeter sur Simba avec un cri effrayant. Kaloulou ne perdit pas la tête et plaça aussitôt une flèche sur la corde de son arc, en même temps il continuait à s’avancer. Simba avait enfoncé son poing' dans la gueule du léopard et lui avait plongé, à plusieurs reprises, le fer de sa lance dans le flanc. Mais les griffes de la bête labouraient la hanche et les genoux de Simba; heureusement pour lui qu’il était grand et vigou reux ; sans cela, rien que l’impétuosité du choc aurait suffi pour le renverser. Kaloulou avançait toujours; quand il fut assez près pour atteindre l’animal sans craindre de blesser Simba, il lui enfonça une première flèche à travers le corps. Sans s’inquié ter de ce qu’avait pu devenir la première, il en lança une seconde, puis une troisième. Simba réussit enfin à plonger le fer dans le cœur de son ennemi ; les griffes commencèrent à se détendre et bientôt le léopard roula, mort, sur le sol. Simba était grièvement blessé; Kaloulou se désespérait. « Là! là! dit le bon géant pour le consoler; ce n’est rien, rien du tout. Si je n’avais pas jeûné ces derniers temps, j’aurais plié cette brute en deux comme un chiffon. Mais quand un homme ne mange que des grains de maïs pendant quinze jours ! ce n’est pas une nourriture, cela ! » Kaloulou alla prévenir les amis, qui accoururent aussitôt. La vue du sang, qui couvrait Simba, fit croire à Sélim et à Abdallah qu’il allait mourir. « Il y a un remède, dit Simba en souriant. Toi, maître Abdallah, fais un bon petit feu, et toi, maître Sélim, coupe- moi un bon petit quartier de l’antilope. Quand j’aurai mis un peu de viande sous ma dent, cela commencera à aller mieux ; et quand j’en aurai mis beaucoup, cela ira tout à fait bien. » Abdallah et Sélim se mirent à l’œuvre avec ardeur. Mais lorsque le premier eut ramassé tout ce qui était nécessaire