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LA TERRE DE SERVITUDE. 223 Il n’y a rien de tel qu’une décision prise, qui met fin à toutes les incertitudes, pour égayer même des gens affamés comme nos fugitifs. On irait donc à Zanzibar ! Ce seul mot, avec la certitude qu’on était bien en sûreté pour le moment, et qu’on ne manquerait pas de trouver du gibier dès le lendemain matin, mit tout le monde en joie. « Bon! bon! bon! crièrent-ils tous à la fois. Sélim se leva pour embrasser Kaloulou. Simba et Motto lui prirent chacun une main et la secouèrent vigoureusement ; Niani gambadait comme un véritable singe ; Abdallah fit comme Sélim, il em brassa Kaloulou ; il lui promit de revenir avec lui dans le pays des Ouatoutas pour l’aider à revendiquer sa royauté. Le sage Simba reprit la parole, et dità Kaloulou : « Tu connais ce pays, n’est-ce pas? Comment pouvons-nous aller le plus directement d’ici à Zanzibar ? » Motto et Kaloulou, en combinant leurs connaissances géo graphiques, conclurent qu’il fallait gagner le lac Tanganik? que Kaloulou appelait Liemba ; faire un détour d’une semaint pour éviter le pays de Férodia, et gagner Oujiji. « Mais, où est Zanzibar? demanda Kaloulou surpris. — Zanzibar doit être juste à l’est du point où nous sommes, du côté où le soleil se lève chaque matin. — Je puis vous guider vers l’Ourori, mais je ne sais pas du tout ce qu’il y a au delà, dit Kaloulou. — Nous ne sommes pas en nombre pour traverser l’Ouhéhé, reprit Simba. Motto, qu’en pensez-vous? — Si j’étais sur le chemin des trafiquants, répondit ce vieux chasseur de Motto, je m’y retrouverais bien. Mais, Kaloulou, ne l’ai-je pas entendu dire qu’il y a de ce côté-ci un grand lac? — Oui, le lac Liemba, dont on ne voit pas le bout, et qui s’étend vers le nord. — Le lac Liemba? le lac Liemba? se disait Motto en ru- Geographische Zentralbibliothek Leipzig
