CHAPITRE IX Sélim est heureux. — Chasse aux éléphants. — Campement des chasseurs. — Dix éléphants. — Le chant de mort. — Mort du premier éléphant. — Sang- froid de Sélim. — Kalouîou est émerveillé de ses prouesses. Sélim était heureux. La vie qu’il menait, en compagnie de Kalouîou, eût été pour lui la seule qu’il eût choisie, s’il n’avait pas eu le désir de retourner à Zanzibar, de revoir le pays de son enfonce, les camarades qu’il y avait laissés, de parcourir avec Abdallah les bosquets d’orangers; enlin et surtout de serrer sa mère dans ses bras, lui qui n’avait plus de père. Comme il était l’ami de Kalouîou, il ne voyait que des visages souriants autour de lui ; c’était peut-être là le secret de sa sympathie pour le pays des Oualoulas. La Liemba lui plaisait, il la trouvait belle, malgré sa couleur brune. Il n’avait pas oublié la terrible scène qui s’était passée près de I’ile, ni l’instant où la figure souriante d’Abdallah avait exprimé tout à coup une indicible horreur, ni celui où la Liemba l’avait englouti. Malgré cela, peut-être à cause de cela, la Liemba le charmait. Il trouvait un charme tout nouveau pour lui aux forêts sau-