Volltext Seite (XML)
158 LA TERRE DE SERVITUDE. n’ai pas assez d’esclaves blancs pour t’en rendre un. D’ailleurs, je n’en ai qu’un ; l’autre est mon frère. — Katalamboula, s’écria Férodia, c’est une injustice. On ne trouve pas des esclaves blancs tous les jours. J’ai droit à l’un des deux. — Nous ne pouvons pas violer les lois de la « fraternité », dit le roi avec douceur. Quand Kaloulou a fait de cet enfant son frère, il en a fait un Mtouta, et tous les Ouatoutas sont libres. Tu m’as donné l’autre, et je l’ai donné à Kaloulou. Ce n’est pas l’usage ici de reprendre un présent, tu le sais bien, Fé rodia. Prends trois de mes esclaves Ouabenas à la place, et que la bonne harmonie règne entre loi et Kaloulou. — Non, non et non ! hurla Férodia. Tu es injuste envers un homme qui s’est battu pour toi avec tant de succès et qui t’a apporté de si grandes richesses. Je pars d’ici à l’instant. Quant à toi, dit-il à Kaloulou avec un hochement de tête significatif, prends garde à toi. Il y a longtemps que je sais comment on rogne les ailes aux aiglons et comment on dompte les lion ceaux. Férodia est roi dans sa tribu. — Férodia, dit Kaloulou avec un sourire de dédain, je n’ai pas peur de toi. Je sais que tu es un méchant homme, et n’était le respect que j’ai pour mon père, je ne te laisserais pas sortir d’ici... — Paix, enfant, cria Katalamboula, et n’aggrave pas le mal par tes mauvaises paroles. Quant à toi, Férodia, ne fais pas attention à ce qu’il dit; ce n’est qu’un enfant, tu le sais bien. C’est toi qui es injuste, ce n’est pas moi. N’as-tu pas reçu le quart de tout ce que tu m’as apporté ? A qui appartenaient les guerriers qui se sont battus à Kouikourou? Qui t’y a envoyé? n’est-ce pas moi ? Retourne dans ta tribu si tu le juges néces saire, et que la paix soit avec toi. » Férodia s’éloigna, non sans avoir encore menacé Kaloulou.