LA TERRE DE SERVITUDE. I o7 « Qu’est-ce que cela signifie, Férodia? demanda-t-il d’un ton calme et froid. — Cela signifie que j’ai envoyé Tifoum pour me ramener cet esclave fugitif, que l’esclave s’est sauvé vers ta hutte, que Ti foum l’a poursuivi et a rencontré l’homme que voici (il dési gnait Simba). Cet homme l’a lancé comme un morceau de bois au milieu de mes guerriers qui sont en train de se relever. — Vraiment! Qui es-tu? dit le roi à Simba. Oh ! je m’en sou viens. Tu es l’ami de l’étranger qui a sauvé Kaloulou. Tu es bien fort. » Après lui avoir jeté un regard d’admiration, le roi se tourna vers le groupe piteux des guerriers, et leur demanda si quel qu’un d’eux était grièvement blessé. Ils se plaignaient tous de quelque chose; quant à Tifoum, il n’était plus que plaies et meurtrissures. Ils jetaient sur Simba des regards de terreur. Férodia s’avança de quelques pas et fit mine de mettre la main sur Sélim. Il se trouva face à face avec Kaloulou, qui s’était vivement jeté entre Férodia et son ami. L’arc de Ka loulou était tendu, la flèche prête à partir, et il lançait à Fé rodia des regards menaçants. « Arrière, Férodia, ou, j’en jure par le tombeau de Mos- tana, mon père, tu recevras cette flèche en pleine poitrine. — Qu’est-ce qui te prend? N’as-tu pas assez d’un esclave blanc, et veux-tu me voler l’autre? Je l’ai fait prisonnier par la lance et l’arc au village d’Olimali. Ote-toi de mon chemin. — Arrière, te dis-je, celui que tu appelles ton esclave est désormais mon frère. Nous avons célébré la cérémonie du sang. Celui qui l’attaque m’attaque, et je suis le fils adoptif du roi ! — Eh bien! s’il est ton frère, garde-le; mais alors donne- moi l’autre esclave blanc à la place. — Tu l’as donné à mon père et mon père me l’a donné. Je