LA TERRE DE SERVITUDE. 144 faim dans la forêt (il ne croyait pas dire si juste) ou bien avait été repris par une autre tribu des Ouatoutas. Kaloulou avait bien pensé qu’ils prendraient cette détermi nation. Il déclara que si l’on avait besoin de son assistance, il était prêt à faire tout ce que l’on jugerait utile pour retrouver Sélim. Quand Motto eut traduit à Simba cette promesse en sa langue, Simba lui dit : « Dites au jeune chef que s’il peut ob tenir cinquante hommes de Katalamboula, sous prétexte qu’on a vu des éléphants dans la forêt, nous pouvons partir tout de suite. En nous dispersant dans le bois, ou nous trouverons Sélim, ou nous aurons de ses nouvelles, ou nous le tirerons des mains de ceux qui pourraient l’avoir fait prisonnier. » Kaloulou déclara à Motto qu’il allait se mettre à l’œuvre immédiatement; et en prononçant ces paroles, il sortit de la hutte. Une demi-heure après, il revint et informa Simba et Motto que les cinquante hommes attendaient à la porte : « Allons vite ! Motto, je grille de me distinguer à mon tour; sans cela, le nom de Férodia sera dans toutes les bouches, et personne ne connaîtra celui de Kaloulou; d’ailleurs je veux voir ton jeune maître : je veux savoir s’il est aussi bon que tu le dis. » Pendant qu’il parlait, Simba et Motto avaient pris leurs fusils; Kaloulou les suivit, après avoir donné des ordres pour qu’on eût soin d’Abdallah. Kaloulou était très-fier de montrer ses guerriers à ses amis ; il était sûr d’avance, avec de tels serviteurs, de retrouver le jeune Arabe. Escorté de ses deux amis, il se plaça en tête de l’expédition, qui reprit d’un pas rapide la route que Férodia avait suivie pour venir. Ils partirent vers midi et marchèrent jusqu’au soir; le lendemain, environ dcuxjheures avant le jour, ils étaicnl déjà de nouveau en route.