DU NICARAGUA. 39 très-nombreux , ils avaient subjugué nos ancêtres, qui émigrèrent et vinrent ici. — F. Quelles sont vos croyances, qui adorez-vous? — I. Nous adorons Famagoztad et Zipaltonal rent qu'il fallait qu'ils abandonnassent le pays , emmenant avec eux leux' famille et tout ce qu’ils possédaient. Ils suivirent ce conseil , et après avoir traversé le Guatemala , ils arrivèrent dans la province qu’ils habitent actuellement. Les Chololtecas s'établirent sur les bords de la mer du Sud , et fondèrent les vil lages de Nicoya , Cantren , Orotina et Chorote ; les Mexicains s'établirent sur les bords du lac d’Eau-Douce. Quelques-uns se fixèrent dans le Guatemala et y fondèrent les villes de Mictlan et Vzcuitlan : leurs descendants sont connus sous le nom de Pipiles. Ceux qui s’établirent sur le lac de Nicaragua furent très-bien traités par les habitants, qui les reçurent comme des hôtes ; ils feigniient de vouloir continuer leur roule , et leur demandè rent des tamemes ou porteurs. Mais , dès la première nuit, ils profitèrent de leur sommeil pour les massacrer. Us en firent en suite autant à ceux qui étaient restés dans le village, et se rendi rent ainsi les maîtres du pays. Ceux qui parvinrent às’échapper, se réfugièrent dans la province de Nicoya. Les Mexicains fondè rent plu s tard sur les bords du lac la ville de Xolotlan, que l’on nomme Nagrando en langue mangue (ou chorotega) , et que les Espagnols ont appelée Léon. Au cbap. lxxxi du liv. 11, Torquemada parle d’une prétendue conquête de Nicaragua , par Montezuma , et raconte aussi cette histoire du massacre des porteurs. Il est évident que c’est la même , et qu’il a ap pliqué à un temps moderne une tradition beaucoup plus an cienne. Quoique cette narration né concorde pas avec celle d’ixllilxochitl , que j’ai rapportée plus haut, il n'en résulte pas moins de toutes deux que les habitunts des plaines de Nica ragua étaient de race mexicaine.