226 HISTOIRE Il ordonna donc d’enlever ces cadavres. A peine cet ordre fut-il donné que les Indiens des en virons, qui viennent chaque jour au Tianguez ou marché qui se tient sur cette place, les coupèrent en morceaux, et les emportèrent dans leurs maisons sans en laisser vestige. Ils prétendaient qu’ils les emportaient dans les champs, parce qu’ils savaient que les chrétiens ont la chair humaine en horreur, et qu’ils leur avaient défendu d’en manger; mais il est certain que l’ordre du gouverneur leur valut ce soir-là un bon souper. Je vais raconter ici un autre événement cruel et bien remarquable, quoiqu’il ne soit pas arrivé pendant que j’étais au Nicara gua, mais environ un an et demi aupara vant, lorsque Francisco Fernandez, lieute nant de Pédrarias, était occupé à en faire la conquête. Voici comment la chose se passa : les Indiens étaient effrayés de la valeur des Espagnols , et surtout craignaient beaucoup les chevaux, car ils n’avaient jamais vu d’ani-