208 HISTOIRE me donna en échange un autre cadran en mar- cassite, de la grandeur d’un double ducat, et montée sur une très-belle pierre de jaspe ou de porphyre vert; si je ne me trompe, ils les nomment dans leur langue chaschate. Les Indiens ont encore d’autres espèces d’a- reitos ou de danses accompagnées de chants, qui sont très-usitées comme je l’ai souvent dit dans le cours de cette histoire, surtout à la mort des caciques. Ces areitos ou chants leur tiennent lieu d’histoire, conservent la mé moire des faits passés, et célèbrent celles du présent. Quelquefois elles leur servent à ca cher une trahison comme cela arriva lors de la mort de Christophe de Sotomayor dans l’île de St-Jean, ainsi que je l’ai raconté au livre XYI, ch. v. (i). Ils célèbrent aussi les areitos, quand ils font leurs orgies, où le vin coule aussi abondamment que les chants, jus- (t) En iàio, Agueybana , l’un des principaux caciques de l’île de Boriquen ou Puerto-Rico, convoqua les autres chefssous prétexte d’une fêle. La destruction des Espagnols fut convenue