Quelquefois, elle se déchire ou se brise dans certains endroits, et alors on aperçoit la matière, qui est rouge et brillante comme l’é clair qui sillonne le ciel ; on en voit continuel lement et dans beaucoup d’endroits à la fois. Du milieu de cette matière, il s’élève constam ment à quatre ou cinq toises environ, deux gros bouillons de métal fondu et entièrement dégagé d’écume ; ces deux bouillons sont au milieu du lac de feu, à environ une portée d’arquebuse l’un de l’autre; ils ne sont pas toujours à la même place, et le métal fondu saute de tous les côtés. Il parait qu’il y a des ruisseaux de la même matière ardente, qui viennent de loin se jeter dans ce lac avec tant de violence, que les vagues vont frapper les parois comme l’artillerie qui bat les murailles, et avec autant de bruit que les vagues de la mer, quand elles se brisent contre les récifs. Les rochers qui l’environnent sont entière ment noirs jusqu’à la hauteur de sept ou huit toises, en quoi ils diffèrent beaucoup des au-