A une lieue et demie de Léon , de l’autre côté du lac , il y a une montagne très-élevée, au sommet de laquelle on trouve une multi tude de trous séparés les uns des autres, et d’où il sort continuellement de la fumée. Le sommet de la montagne peut être à trois lieues de Léon, et cette fumée s’aperçoit à la distance de dix-huit ou vingt lieues; mais on ne voit de flamme ni le jour ni la nuit. On trouve dans cet endroit une quantité de soufre de la meilleure qualité, d’après ce que disent les artilleurs qui en ont fabriqué de la poudre, et ceux qui l’ont employé à d’autres usages. Sur le penchant et aux alentours de cette montagne, à la dislance de cinq ou six lieues, il y a une quantité de sources d’eau bouil lante comme la Rufre Tarari (Solfatara), que l’on voit àPouzzole, à deux ou trois lieues de Naples. Je crois que toutes ces montagnes ne forment qu’une mine de soufre. Il y a aussi des trous par lesquels sort un air si chaud, qu’on ne peut le supporter. Quand on s’en