112 HISTOIRE osent en faire de semblables à leur souverain. On alla jusqu’à remettre aux ambassadeurs et aux étrangers des copies de cette lettre, qu’ils envoyèrent dans tout l’univers. Ce qui accré dita surtout cette nouvelle, c’est qu’on osa l’annoncer dans les chaires des principales églises, du haut desquelles on ne devrait pu blier que le saint Évangile. On ne le faisait pas sans malice, mais bien pour tromper le roi, son conseil et tous ceux qui entendaient ces sermons. J’en entendis quelques-uns, et je les regardai comme des fables, comme ils l’é taient en effet. Je ne voulais pas y croire, non parce que la chose me paraissait impossible ; mais parce que je connaissais très-bien celui qui l’avait inventée, et le peu de crédit que méritaient ses paroles. Je détrompai quel ques-uns des membres du conseil royal des Indes, mais cela ne servit pas à grand’chose. J’offris alors d’aller au Nicaragua, pour voir si ces prédicateurs avaient été bien informés, et si la lettre avait dit vrai. On avait voulu parler