DU NICARAGUA. 103 Le fermier, natif d’Avila, qui habitait à Songozana, avait une grande quantité de porcs, dont une grande partie lui appartenait, et l’autre à Diego de Mora ; il en vendait la viande à Grenade. Ces porcs étaient si gras, qu’ils en étaient affreux; d’autant plus, qu’ils avaient une odeur et un goût de poisson. C’est pourquoi , il les tenait, éloignés de l’eau, et ne leur permettait de s’en approcher que pour boire. Sur la côte de Songozana , il y a une quan tité de tigres noirs, qui avaient fait de grands ravages dans son troupeau. Cet homme avait d’excellents chiens qui en avaient déjà tué plusieurs : un entre autres, qui avait tué à lui seul deux ou trois tigres. Il me montra la peau d’un de ces animaux, qui était lisse et noire comme du velours. 11 m’assura qu’ils étaient plus féroces que les tigres mouchetés ( i ). L’on voyait bien que ce chien avait livré de