30 et leurs restes sont encore de nos jours un objet d’horreur et de mépris. Dans une niche sépulcrale, appelée à tort „la Guérite 11 à cause du soldat qui y était placé, on trouva un guerrier fermant d’une main sa bouche, et serrant convulsivement de l’autre sa lance. Pauvre homme! La mort ne recula pas devant son arme! On découvrit dans la crypte, servant de cave à une maison de campagne, située dans la rue des Tom beaux, 18 personnes, femmes et filles dont les ossements étaient ensevelis dans une couche de lave à une profon deur de plusieurs pieds; cette lave, sous l’influence de l’humidité, s’était transformée en une matière compacte et gypseuse; dans laquelle s’imprimaient les objets qu’elle couvrait. Des fragments de ces impressions, espèces de silhouettes du corps charmant d’une jeune fille revê tue des plus riches habits, sont conservés au musée de Naples, et les figures qu’on y a moulées attestent la beauté des formes de la malheureuse. — Une mère, tenant un enfant sur le bras et un autre par la main, s’était retirée avec plusieurs autres membres de sa famille dans une galerie souterraine, où ils semblent tous avoir attendu la mort avec résignation; car on les trouva la tête couverte et dans une attitude pleine de calme. Le père de la famille paraît au contraire avoir attaché plus de prix aux biens terrestres: il quitta les siens, préférant vivre seul que de mourir avec sa famille; mais la mort l’atteignit au moment où, dans sa fuite, il voulait, la clef dans la main, ouvrir la porte du jardin; les trésors qu’un esclave portait derrière lui avaient per du tout leur pouvoir, car la mort ne connaît aucune dis tinction, elle n’épargne ni le riche ni le pauvre; le maître était étendu à côté de son esclave et l’or se trouva entre les deux. Leçon frappante pour les riches et les puis-