parlons et que nous allons tâcher de décrire. On crut voir des hommes forts, plus grands que nature, tels qu’on dépeint les géants, se promener jour et nuit tan tôt sur les montagnes, tantôt dans la campagne et dans les villes, ou voler dans les airs. — Une sécheresse affreuse et de soudains tremblements de terre se firent sentir avec une telle fureur que le terrain fut comme retourné et que les collines tressaillirent. — O11 enten dit sous terre un bruit semblable au roulement du ton nerre et dans les airs d’affreux rugissements; en même temps les eaux de la mer se soulevèrent et firent résonner les échos d’alentour. Bientôt après on entendit une détonation tellement épouvantable qu’on eût dit que les montagnes allaient s’écrouler ; d’énormes quartiers de roche furent soulevés jusque sur les sommets des col lines; une masse de feu et une fumée effroyable obscur cirent l’air et cachèrent le soleil comme au moment d’une éclipse. Le jour se changea en nuit et la lumière devint obscurité ; bien des personnes se figurèrent voir surgir des géants (car on aperçut de nouveau dans la fumée toutes sortes de figures gigantesques, en même temps que l’on entendit comme le son éclatant d’une trompette); d'autres crurent à l’anéantissement du monde par le feu. — Tous cherchèrent à se sauver, ceux-ci des maisons dans la rue, ceux-là de la rue dans les maisons; d’autres enfin, croyant tout autre lieu plus sûr que celui où ils se trouvaient, gagnèrent la mer, tandis que ceux qui s’y trouvaient se hâtaient de rejoindre la terre. Pendant ce temps une affreuse pluie de cendre couvrit la terre, la mer et les airs, elle causa beaucoup de mal, tuant hommes et animaux, oiseaux et poissons, elle ensevelit même des villes entières, Herculanum et Pompéi. A ce moment la population entière de la der-