25 quitté la ville étaient à tout moment si agitées, qu’on 11e pouvait les arrêter en place qu’en les appuyant avec de grosses pierres. Nous quittâmes le grand chemin de peur que, si nous le suivions, la foule de ceux qui mar chaient sur nos pas 11e nous étouffât dans les ténèbres. A peine étions-nous écartés qu’elles augmentèrent de telle sorte qu’on eût cru être, non pas dans une de ces nuits noires et sans lune, mais dans une chambre où toutes les lumières auraient été éteintes. — On n’enten dait plus rien que le cri des enfants appelant leurs parents et les gémissements des femmes demandant leurs enfants; les uns pleuraient leur propre sort, les autres celui de leurs proches; ceux-ci en proie à la frayeur invoquaient la mort, ceux-là imploraient les dieux; mais la plupart étaient d’avis que la dernière nuit était arrivée et que le monde allait périr. Il y en eut chez lesquels l’imagination ajoutait aux évènements et qui faisaient accroire à la foule terrifiée que tout était en flammes. Enfin il parut une lueur qui nous annonçait, non le retour du jour, mais l’approche du feu qui menaçait; il s’arrêta pourtant loin de nous. L’obscurité revint et la pluie de cendres recom mença plus forte et plus épaisse. Nous étions réduits à nous lever de temps en temps pour secouer nos habits, sans cela elle nous eût accablés et engloutis enfin, cette épaisse et noire vapeur se dissipa peu à peu et se perdit tout à fait comme une fumée ou comme un nuage. Bientôt après parut le jour et le soleil, jaunâtre pourtant, et tel qu’il a coutume de luire dans une éclipse. Tout se montrait changé à nos yeux encore troublés; et nous Aux fêtes publiques l’on se servait de véhicules plus riches à quatre roues, appelés Pilentum.