Pompéi se distingua souvent dans les guerres pu niques et chercha longtemps à défendre son indépendance contre Rome. Contrainte enfin de céder à la force comme toutes les autres villes d’Italie, elle fut subjuguée par les vainqueurs, mais traitée avec clémence et incor porée dans l’empire romain, sans cependant conserver aucun de ses privilèges. — Depuis cette époque, la ville de Pompéi semble s’être entièrement romanisée et avoir goûté un repos modeste au milieu d’une contrée fertile, embellie de tous les charmes de la nature et sous le plus beau ciel de l’univers. Aussi devint-elle le rendez- vous d’une quantité de Romains de distinction qui, fatigués des affaires, ou désirant se retirer du théâtre de leurs exploits, voulaient passer le reste de leur vie dans une solitude philosophique. Cicéron, l’immortel orateur, paraît avoir été le premier personnage illustre qui y possédât une maison de plaisance. L’empereur Auguste portait un vif intérêt à Pompéi et y envoya des colons romains, qui y construisirent en peu de temps au Nord de la ville, le long de la rue des Tombeaux, un faubourg florissant qui reçut le nom de Pagus Augustus felix suburbanus et qui fut soumis à une administration particulière -ayant à sa tête un Magister pagi. L’empereur Claude y avait une maison de campagne, où il perdit un tils qui étouffa en avalant une poire. Mais passons à la terrible catastrophe de l’enseve lissement de Pompéi et plus tard à sa remise au jour.