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19 des bords du Sarno, l’ancienne ville tyrrhénienne de Pora- péi, dont on attribuait la fondation à Hercule. La population était riche et heureuse, et la ville était entourée de superbes jardins, de champs, de coteaux fleuris sous un ciel toujours serein. Le cratère du Vésuve, qui en est éloigné de sept kilomètres, paraissait éteint; ses flancs étaient couverts jusqu’au sommet de la plus riche végétation 6 ). Le terrain volcanique, source, comme tout le monde le sait, de la plus belle fertilité, était, selon .Strabon la cause de l’opulence des environs, aussi nommait-on cette contrée la Campania Félix. Pauvre belle contrée! tu ne sentiras que trop tôt qu’à côté du génie gracieux du bonheur, sommeille le spectre hideux du malheur, toujours avide de saisir à son réveil, et d’engloutir les fruits de nombreuses années de prospérité. Le samedi, 5 Février de l’an 63, un violent tremble ment de terre dévasta toute la Campania Félix. Mais à peine les habitants s’étaient-ils remis de leur frayeur; à peine la ville de Pompéi s’était-elle relevée comme rajeunie, et plus belle dans le style corinthien-romain, que seize années après cette catastrophe, c’est-à-dire en l’an 79 après J. C., cette heureuse contrée fut ravagée par la pre mière éruption du Vésuve, dont l’histoire fasse mention. e ) Strabon écrivait sous le règne d’Auguste: „Au-dessus de ces lieux est situé le mont Vésuve, entouré de toutes parts de cam pagnes fertiles, mais dont le sommet presque plat est entièrement stérile. Sa superficie a l’apparence de la cendre, et on y trouve l’ouverture de caves profondes qui s’ouvrent dans tous les sens; les pierres paraissent à leur couleur noire avoir été brûlées par le feu, tellement qu’on peut conjecturer que, dans l’antiquité, cette montagne fut un volcan qui s’est éteint, faute d’aliments.