Volltext Seite (XML)
78 VOYAGE AUX SOURCES DU NIL. échange. — Il y paraissait tout à fait disposé, regrettant la pré cipitation avec laquelle les choses s’étaient engagées, et charmé des perspectives de pacification que lui ouvrait mon assistance désintéressée. Aussi me renvoya-t-il presque immédiatement un de mes porteurs, qu’il avait arrêté dans les bois au moment où cet homme prenait la fuite avec une charge de verroteries. Nous nous séparâmes alors, et Baraka eut ordre de faire admi nistrer cinquante coups de fouet au voleur, pour sa désertion compliquée de circonstances aggravantes. 9 et 10 janvier, Garaeswi. 11,12 et 13, Zimbo. —C’estàZimbo que nous vîmes arriver Bombay, accompagné de soixante-dix esclaves et porteur de lettres que m’écrivaient Mousa et Snay. Tous deux m’exhortaient, en cas de rencontre avec IV Ivrogne », à lui loger une balle dans la tête, ou à le ramener prisonnier pour qu’ils pussent régler son compte. — « Ce misérable, disaient- ils, avait voulu frapper des impôts contrairement aux traités passés avec son père Foundi Kira et, plus tard, empêcher ses sujets de leur vendre du grain ; puis enfin, après le début des hostilités, il avait presque anéanti leur commerce en s’opposant au passage des caravanes. » 14 janvier, Mgongo Thembo. — A cette station, dont le nom signifie * le Dos-d’Éléphant, » et quiest ainsi appelée à cause d’une éminence granitique dont la forme générale rappelle effectivement l’animal en question, je rencontrai Maoula, l’allié de Manoua Séra. Ce pauvre vieillard,—un des plus honnêtes parmi les chefs du pays, — avait été notre hôte et notre ami lors de la première expédition. Il me fit présent d’une vache, et il m’en promit dix autres, si je pouvais le réconcilier avec les Arabes qui, sans aucune provocation de sa part, l’avaient expulsé de ses do maines, dépouillé de tout ce qu’il possédait et remplacé au pou voir par un vil esclave. Il avait, à la vérité, reçu chez lui leur ennemi Manoua Séra ; mais c’était faute d’avoir pu agir autre ment, le fils de Foundi Kira s’étant introduit chez lui à force ouverte. Je consolai de mon mieux le malheureux vieillard, que j’engageai à me suivre jusqu’à Kazeh, me portant garant que les Arabes ne lui feraient aucun mal; mais, trop affaibli pour voyager lui-même, il annonça qu’il me ferait accompagner par son fils. Tour a, où nous arrivâmes le 16, attestait par ses ruines les