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L’OUGOGU. 77 de gens homme, d’une beauté remarquable, commençaità m’intéresser. Je voulus savoir de lui le détail de ses aventures, que je vais résumer ici en quelques mots. A la mort de Foundi Rira, son père, et conformément aux intentions du vieux chef, Manoua Séra, bien que né d’une es clave, avait été reconnu héritier de la principauté. Mais, quel que temps après, ayant voulu établir une taxe régulière an nuelle sur les marchandises qui entraient dans ses domaines, il s’était brouillé avec les trafiquants arabes, jusque-là exempts de tout impôt ; ceux-ci l’avaient menacé, s’il persistait à les troubler dans leur commerce, de le détrôner au profit de Mki siwa , autre fils illégitime de l’ancien chef : « Je ne pouvais, poursuivit Manoua Séra, tolérer un pareil langage; les trafi quants ne résident chez moi qu’en vertu de mon autorisation. Je le leur déclarai en les mettant au défi de me désobéir, car je n’étais pas une femme qu’on pût traiter avec tant de mépris. Ainsi éclata la querelle ; Mkisiwa, saisissant l’occasion qui lui était offerte, employa la corruption pour se faire des partisans. Des paroles on en vint aux coups. Un combat eut lieu, où je leur tuai, où ils me tuèrent beaucoup de monde. Ils finirent par me chasser de mon palais, où Mkisiwa s’est installé pour gouver ner à ma place. J’avais néanmoins des partisans fidèles à la tète desquels je me rendis à Roubouga, où le vieux Maoula, chef de ce pays, voulut bien me recevoir. Les Arabes m’y poursui virent, m’y donnèrent chasse jusqu’auNgourou,etvoulurent tuer Maoula pour m’être venu en aide. Il leur échappa, cependant, mais ils dévastèrent ses domaines et marchèrent ensuite contre moi dans le Ngourou. Plusieurs mois durant nous combattîmes, et lorsque mes approvisionnements furent tout à fait épuisés, défiant l’ennemi qui me croyait cerné, je me fis jour à travers ses rangs. Je mène depuis lors une vie errante, sollicitant une paix qu’on me refuse obstinément, car les Arabes ont juré de me poursuivre jusqu’à la mort. "Vous, maintenant, qui avez été l’ami de mon père, vous devriez prendre à cœur de faire finir cette guerre injuste.... » J’assurai Manoua Séra de ma sympathie, lui promettant d’in tervenir de mon mieux s’il voulait m’accompagner à Kazeh. — J’étais d’ailleurs certain, ajoutai-je, de ne rien obtenir pour lui s’il ne revenait aux traditions paternelles en matière de libre