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62 VOYAGE AUX SOURCES DU NIL. 12,13,14, 15 et 16 novembre. —Nos stations pendant ces jour nées de marche nous ont conduits successivement à Mdounhwi, à Tzanzi, à Manyongé, à Roumouma-. Nous avons traversé la Mdounhwi, tributaire de la Moukondokoua, et la Roumouma, sur les bords de laquelle'nous passâmes la journée du 16 dans un fourré d'épines. Nous avancions ainsi à marches forcées, et quel que dures qu’elles pussent paraître d’abord, nous y trouvions de grands avantages, car en abrégeant la durée du trajet, elles dimi nuaient d’autant les risques de maladie, de guerre, de famine et de révolte. Nous arrivâmes enfin le 17 à Inengé, au pied de la chaîne occi dentale , mais nous n’y arrivâmes pas tous. Quelques traînards, épuisés par la fatigue et la soif, s’étaient laissé distancer. Le ca poral des Hottentots, s égarant à la poursuite d’une mule perdue, nécessita l’envoi d’un détachement de vingt hommes qui finirent par retrouver leur camarade, et non-seulement lui, mais quatre prisonniers, deux hommes et deux femmes, emmenés à la suite d’une rixe avec les indigènes. Je les gardai, m’imaginant qu’on me ramènerait la mule à titre de rançon ; mais j’attendis inutile ment jusqu'au 20 où, de guerre lasse, il me fallut relâcher mes captifs, attendu la rareté toujours croissante de nos provisions ; ils me quittèrent avec peine, car le régime du camp leur conve nait à merveille; jamais ils n’avaient été si bien nourris, et il leur en coûtait de retourner vivre de * pain de singe » au pied des calebassiers énormes qui leur fournissent cet aliment pri mitif. La nuit du 20 au 21 novembre nous trouve campés dans un ravin, au pied de la grande chaîne occidentale et non loin de la station d’Ougogo, où cessent les montagnes de l’Ouzagara.