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L’OUZARAMO. 53 11 octobre, Makoutaniro. — C’est ici que le chemin sur lequel nous sommes rejoint la ligne de Mboamaji et celle de Kondouchi, qui traversent l’Ouzaramo central et par lesquelles, lors de la pre mière expédition, s’était accompli mon voyage de retour. Les mines à fleur de terre, creusées pour l’extraction de la gomme copal, cessent en cet endroit. Le palmier doum ne va pas plus loin ; les grands arbres, au riche feuillage, qui décorent le plateau inférieur, sont remplacés par le mimosa ; la pente de la Kingani n’est plus aussi forte, et au lieu de côtoyer une berge escarpée, nous nous trouvons dans une espèce de parc en rase campagne, où les an tilopes ont libre carrière, où on rencontre de temps en temps le zèbre et le buffle, et où les pintades abondent. 12 octobre, Matamombo. — 13 octobre, Dêgé La Mhora. — A la sortie du parc que nous traversions naguère, nous nous sommes trouvés dans la portion la plus fertile de l’Ouzaramo. C’est ici qu’a péri un Français, M. Maizan, chef de la première expédition eu ropéenne qui se soit aventurée dans ces parages. J’ai obtenu, de l’assassin lui-même, — le sous-chef Hembé, — les détails les plus confidentiels sur le meurtre dont il a été le principal agent. Une longue impunité lui fait supposer que le souvenir en est à peu près éteint, et il en parle sans craindre les suites d’une indiscré tion. 11 n’a fait en somme, dit-il, en tuant M. Maizan, qu’exécuter les instructions écrites de son père M zoungéra, un des dihouans de la côte. Il est donc évident que l’attentat dont le voyageur fut vic time a été tramé par les trafiquants arabes, et dicté à ceux-ci par la jalousie que leur inspire tout Européen dont les efforts tendent, plus ou moins directement, à mettre au jour les mystères de leur commerce, à faire connaître les sources de leurs immenses pro fits. Le sultan de Zanzibar et le consul anglais, protecteurs zélés de M. Maizan, lui avaient donné pour guide et pour assistant l’In dien Mousa,l’un des négociants les mieux accrédités dans le pays. Malheureusement, après une marche ou deux, la maladie d’un de ses compagnons 1 obligea M. Maizan à s’arrêter, et Mousa, dont cette halte gênait les affaires, dut le quitter au bout de huit a dix jours. Leur séparation fut le coup de mort du malheureux l.Nous ne croyons manquer à aucune convenance en indiquant ici une variante au texte du capitaine Speke. Le compagnon de M. Maizan était, paratt-il, une compagne; et cette femme se trouvait dans cet état que la pudeur britannique indique comme « digne d’intérêt. «