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CONCLUSION. 555 gratifié, en outre, de ce qu’on appelle à Zanzibar un jardin « d’homme libre, » et d’une dot équivalente à dix dollars quand il lui plaira de prendre femme. J’ai su, depuis lors, que maître Bombay et sa suite, man quant les îles Seychelles, avaient été poussés jusqu’à Maurice, où le capitaine Anson, inspecteur général de la police, prit d’eux les plus grands soins et leur assura tous les bénéfices d’une véritable vogue. On les mena au théâtre, et une souscription fut organisée à leur profit. Ils furent ensuite rapatriés à titre gratuit, et le colonel Playfair, tout récemment nommé consul à Zanzibar, leur a manifesté, je le sais, l’intérêt le plus cordial. Je sais aussi qu’ils ne demandent qu’à me suivre encore une fois si, réalisant mes rêves les plus ambitieux, je traverse un jour l’Afrique de l’est à l’ouest, dans sa zone la plus fertile. Ce noble vœu ne se réalisera jamais. Le capitaine Speke, après avoir échappé aux périls de la grande insurrection indienne, et à ceux de trois voyages dans les pays les plus inexplorés du continent africain, a péri, comme James Bruce, comme l’amiral Dumont-d’Urville, victime d’un ac cident vulgaire. Il chassait près de Bath, en compagnie d’un de ses amis, lorsque, essayant de franchir un mur de clôture, il reçut en plein corps la charge de son fusil, malheureusement retenu dans un buisson voisin. La mort fut presque instantanée. Deux jours après, une multitude recueillie (plus de deux mille personnes, ont dit les journaux), dans les rangs de laquelle on remarquait le bienveillant protecteur de l’expédi tion au lac Victoria, sir Roderick Murchison, et le docteur Livingstone, le plus illustre des émules de Speke, accompagnait ses restes vers le tombeau de famille. Résumons cependant la courte et brillante carrière qui venait de s’a chever ainsi. Second fils d’un propriétaire du comté de Somerset (M. Wil liams Speke, de Jordans), et né en 1827, John Hanning Speke fut élevé dans une école provinciale (grammar-school), où se manifestèrent de bonne heure sa passion pour la chasse et les exercices du corps, son infa tigable curiosité, son courage à toute épreuve, penchants innés qui le dé signaient d’avance pour le rôle à lui assigné par la Providence. Il n’avait pas plus de dix-sept ans, en 1844, lorsqu’il prit place dans les rangs de l’armée anglo-indienne, et fit, comme officier subalterne de la division Colin Campbell, avec les troupes commandées par lord Gough, la terrible campagne du Pendjâb. Il combattit à Ramnuggur, à Sadoula- pore, à Chillianwallah, à Guzzerat, et mérita par ses brillants services, une fois la guerre finie, que les autorités militaires fissent d’amples cou-