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CONCLUSION. 553 de latitude nord, et sous le 31° 24' 0" de longitude est. La Sobat se déverse dans le Nil par une troisième branche à l’embou chure de laquelle je passai malheureusement sans être prévenu. Celle-ci du reste est assez connue, et mes regrets s’en trouvent diminués d’autant. Il faut parler maintenant de ce fameux Nil bleu qui, même comparé à la Uéraffe, simple branche de la Sobat, n’est qu’une très-mesquine et très-insignifiante rivière. Alimenté, selon toute apparence, par quelques chaînes de montagnes, il doit être sujet à de grandes fluctuations périodiques. J’ai rarement subi un désappointement pareil à celui que m’a procuré la vue de ce cours d’eau si célèbre, et je suis convaincu que si on l’isolait du Nil Blanc, le Bahr-el-Arzek se perdrait, absorl édans les sables, avant d’atteindre la basse Égypte. Ce que j’ai dit du fleuve Bleu s’applique à la rivière Àtbara, le dernier des affluents que je passe en revue ; c’est encore un torrent de montagnes qui déborde pendant la saison des pluies, etqu’ensuite les ardeurs du soleil dessèchent à peu près com plètement. J’en avais assez vu, désormais, pour être convaincu que le fleuve Blanc, qui sort du N’yanza par les chutes Bipon, est bien le vrai Nil, le père des fleuves, car il l’emportait d’une ma nière éclatante sur tous ceux qui venaient s’y embrancher, et cela dans la saison sèche, qui est la meilleure époque pour apprécier l’importance permanente et les forces relatives de ces rivières. Quant au petit louta Nzigé, je me rallierais volontiers à l’hy pothèse du docteur Mûrie, qui était avec nous à Gondokoro. La manière dont nous avions devancé le débordement du Nil, entre les chutes Karouma et Gondokoro, lui faisait îegarder le louta comme un grand réservoir du Nil, que ce tleuve avait peu à peu rempli pendant notre séjour au Madi, et qui, se trouvant garni d’eau justement à l’époque où nous quittâmes ce pays, permit au Nil de reprendre son cours vers le nord, en même temps que nous y marchions nous-mêmes. Gette théorie me paraît expli quer d’une manière satisfaisante la décroissance phénoménale du Nil, à mesure que nous le descendions. Elle explique aussi l’extrême lenteur avec laquelle les débordements du Nil gagnent l’Égypte.