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546 VOYAGE AUX SOURCES DU NIL. des chameaux, des chevaux, des ânes, des verroteries, du lil d’archal; bref, tout ce qui était nécessaire pour un long voyage, et ceci, dans le but exprès de contribuer à notre salut : « Vous me désappointez, ajoutait-il en riant; car j’espérais vous trou ver sous l’équateur aux prises avec quelque situation terrible, dont je vous aurais aidé à sortir. » Instruit du prochain retour de Mahamed, il l’attendait pour associer à sa fortune ceux des naturels qui auraient à s’en retour ner dans leurs foyers. Trois dames hollandaises % obéissant à la même pensée philanthropique, étaient également arrivées ici sur un bateau à vapeur ; mais le mauvais état de leur santé les avait obligées de rétrograder jusques à Karthoum. Personne, au reste, n’avait supposé possible le voyage que nous venions d’accomplir. Mais Petherick, qu’était-il devenu? Il trafiquait pour le moment du côté de N’yambara, — c’est-à-dire à soixante et dix milles de Gondokoro, —bienqu’ileût pris soin, après mon départ d’Angle terre, d’ouvrir une souscription couverte jusqu’à concurrence de mille livres sterling par les amis qui, me croyant en danger, voulaient le mettre à môme de nous venir en aide. C’est à eux que je dédie ce livre, faute de pouvoir leur témoigner autrement ma vive reconnaissance. Au lieu de remonter le Nil immédiatement, — comme il au rait pu le faire, au dire des personnes les plus compétentes, — Petherick, s’attardant à construire une embarcation, avait laissé passer en grande partie la saison favorable. Les vents du Nord lui manquèrent sous le 7° de latitude, et il partit alors par la voie de terre pour se rendre à son entrepôt de N’yambara. Je dois dire qu’il avait envoyé ici un vakil et quelques barques, qui avaient ordre d’aller le rejoindre à N’yambara et de marcher ensuite au sud de cette station, dans le but ostensible de décou vrir où je pouvais être : mais ceci était contraire aux instruc tions que je lui avais données en quittant l’Angleterre, non moins contraire aux intentions qu’il exprimait en ouvrant la souscrip tion dont j’ai parlé, contraire enfin à l’opinion hautement expri mée de tous les Européens engagés dans le même commerce que lui. Us étaient unanimes à dire que Petherick serait allé directe ment à Ealoro, et de là plus avant dans la direction du Sud, si 1. Mlle la baronne Van-Capellen, Mme et Mlle Tinne.