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LE MADI. 543 les naturels employant pour leurs colliers et leurs ceintures les œufs d’autruche, qu’ils découpent en petites plaques de la gran deur d’un bouton de chemise, percées ensuite d’un petit trou central où passe le fil destiné à les réunir. Un voyageur nous raconte que trois hommes blancs, montés sur des navires, vien nent d’arriver à Gondokoro et, que les habitants du Bari, avertis de notre approche, au lieu de nous attaquer à coups de lance, veulent empoisonner toutes les sources du pays. Mahamed a dis tribué aux chefs des villages, en récompense des porteurs qu'ils ont fournis, la moitié des bestiaux dont il dispose. C’est celle qu’il dit appartenir au gouvernement; l’autre moitié du butin, qui comprend également tous les esclaves, toutes les chèvres et tous les moutons, constitue la paye des soldats attachés à l’expédition. 12 février. Wuroungi.— 13, Marsan. — Tout ceci réglé, nous sommes partis, au nombre d’un millier d’hommes, pour la sta tion appelée Wuroungi. Une double étape, le lendemain, nous a conduits à Marsan, qui appartient au Bari. J’aurais voulu m’ar rêter dans les villages de cette contrée, mais Mahamed avait si bien effarouché nos gens que ceux-ci, redoutant les attaques nocturnes des indigènes, refusèrent obstinément de faire bande à part. Le pays, borné à droite par des montagnes, était inégal et richement boisé. On y rencontrait de nombreuses bourgades; mais les populations, généralement parlant, disparaissaient à notre approche, sauf quelques hommes plus hardis que les autres, qui nous regardaient passer d’un œil hagard. Les Turcs battaient le tambour, matin et soir, et ne se gênaient pas pour piller les villages où nous prenions nos repas. 14 février. Doro. — Nous nous sommes retrouvés en vue du Nil, et nous avons fait halte à Doro, petite station située dans le voisinage d’une montagne bien connue qui porte le nom de Rejib. Les voyageurs du Nil se plaisent à y graver leur nom. Rien de changé dans l’aspect du pays, si ce n’est que peu à peu les herbes sont devenues beaucoup moins hautes et beaucoup plus fines, à ce point que mes gens se croyaient dans le voisinage de l’Angleterre. Une fois installés — et lorsque les Turcs eurent mis à sac quelques- uns des villages les plus proches, — nous entendîmes deux coups de fusil qui semblaient un signal convenu. De tous cétés affluèrent, au même instant, les gens du pays. Leurs es-