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526 VOYAGE AUX SOURCES DU NIL. et les guides qu’il m’avait promis, il finit par disparaître ; et ceux de mes gens qui se tenaient encore sur leurs jambes vinrent me supplier de renoncer à mon projet. 6 décembre. — Kidgwiga que j’ai chargé ce matin de nous procurer des interprètes et des guides, n’a pu trouver personne qui voulût s’engager avec nous. Mahamed, que je suis allé trouver en désespoir de cause, balbutie quelques vagues pro messes, puis se dérobe et me fait avertir « qu’on ne le reverra de trois jours. * J’ordonne alors, poussé à bout, que tout soit prêt pour demain matin ; et cette détermination vigoureuse fait re paraître Mahamed qui s’oblige à me fournir des guides, * moyen nant une déclaration écrite et signée par laquelle je dégagerai complètement sa responsabilité. » Je me croyais hors d’affaire, mais le lendemain, sept, au mo ment de se mettre en route, les « enfants ■» de Kidgwiga déser tèrent en masse, et aucun guide ne voulut consentir à se charger de nous. Il devenait évident pour moi que, même en conduisant Kidgwiga jusqu’à Gondokoro, je ne pouvais plus compter sur lui pour ramener qui que ce fût chez Kamrasi. Je l’appelai donc, et lui faisant apprécier les circonstances où nous nous trouvions, je l’engageai à retourner chez son maître. Il y répugnait, sa mission n’étant pas remplie, mais finit par se rendre à mes con seils. Je lui remis alors un fusil double et des munitions, ainsi que quelques verroteries de prix empruntées au magasin de Mahamed, le tout à l’adresse du roi de l’Ounyoro, à qui j’en verrai un voyageur blanc dès que je serai rendu à Gondokoro ou à Khartoum. Le voyageur ne traversera point le Kidi comme je l’ai fait; il suivra, au contraire, la rive gauche du Nil. — * Rien ne sera plus à propos, me fait observer Kidgwiga, car notre mo narque doit sous peu changer de résidence et venir s’installer sur le Nil, de ce côté des domaines de Rionga, pour intercepter toutes communications entre ce dernier et les fusils turcs. » Kidgwiga lui-même a reçu son assortiment de rassade, et les principaux officiers de notre escorte, tant ceux du Chopi que ceux de l’Ounyoro, participent à une gratification de même nature. Nous nous sommes quittés fort bons amis, et immédiatement après leur départ, je me suis occupé de monter une chasse à l’éléphant, qui me servira de prétexie pour aller à la recherche du Nil dans la direction de l’Ouest. Bien que personne, depuis