LA ROUTE DU GANI ET DU MADI. 515 à laisser là cette carcasse énorme qu’ils ont dépecée tout à loisir. Malgré les obstacles du terrain, et à force de persévérance, nous avons franchi aujourd’hui une dizaine de milles. Nous voici en mesure d’atteindre facilement, et par une seule étape, le village où nous devons faire halte. 29 novembre. Kohi, dans le Gani.—Le temps est devenu beau; nous revoyons avec joie les habitations humaines. .Un groupe de huttes coniques à la cime d’une petite chaîne de hauteurs granitiques s’étendant vers le nord-ouest ; à l’extrémité méri- Indigènes du Gani. dionale de cette chaîne, perchés comme des singes sur les escarpements rocheux, quelques hommes, entièrement nus, semblent guetter notre arrivée. Nos guides, se conformant aux usages du pays, dépêchent un messager vers Chongi, le gou verneur général, pour lui faire connaître nos qualités et le but de notre voyage. Ce Mercure nègre nous rapporte l’assurance d’une cordiale bienvenue, car c’est de Kamrasi lui-même que Chongi tient l’investiture féodale en vertu de laquelle il gou verne ce district, le plus septentrional de l’ancien royaume de Kittara. L'élite de l’endroit, peinte des couleurs de guerre, des-