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498 VOYAGE AUX SOURCES DU NIL. Frij eut confirmé le récit du kamraviona et des autres émis saires. Alors il s’émut pour tout de bon : « — Eh bien, dit-il, que le Bana boive en paix notre pombé ; qu’il garde nos lances ; il n’entre pas dans mes vues de le retenir prisonnier. » L’ambas sade est revenue m’annoncer en grande hâte que j’aurai, demain ou après, une audience finale, après laquelle je partirai bien escorté pour la station où m’attendent les bateaux de Pethe- rick. Bombay a rencontré, à son retour du palais, des officiers de la Nyamasoré, auxquels il a reproché la conduite tenue par Mtésa relativement à nos déserteurs. Voici comment cet officier s’explique là-dessus : — « Le roi de l’Ouganda prescrivant à ses hommes de venir me rejoindre, leur a donné une trentaine de vaches et quatre femmes ; mais comme ils pillaient sur leur passage, ils ont voyagé très-lentement, au milieu de populations révoltées parleurs excès. Mtésa, du reste, si nous étions revenus par l’Ouganda, s’apprêtait à nous faire traverser le pays des Masai, route plus courte que celle où nous allons nous engager. » L’officier en question demandait de plus à me parler, mais Kamrasi n’a pas voulu le permettre, de peur que Mtésa, sa chant au juste où venir nous prendre, n’envoie une armée à cette intention. J’ai pu, en revanche, transmettre par cet homme un message verbal, adressé directement à la reine douairière dont il est l’agent, mais qui par elle arrivera néces sairement aux'oreilles de son fils. Je les prie de diriger sur le Karagoué les deux hommes que j’expédiai naguère à Mtésa. Quant aux déserteurs, j’insiste sur la nécessité de les dépouiller de leurs armes et de les transporter dans une île du Nyanza. S’ils échappent au châtiment qu’ils ont mérité, les hommes blancs » n’oseront plus entreprendre le voyage de l’Ouganda, ni se con fier à de pareils misérables. 4 novembre.—Nouveaux reproches à Kamrasi, au sujet de ses promesses toujours vaines. Je tire de lui l’assurance que nous aurons demain notre audience finale. Les gens du Gani, arrivés avec Bombay, s’offrent à nous faire traverser les déserts du Kidi, bien qu’en général ils laissent passer deux ans — c’est-à-dire dix mois — entre deux voyages si redoutables. Les indigènes, sans cesse au guet, pillent et retiennent en esclavage tout ce qui laur tombe sous la main. Le temps le plus favorable pour une