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492 VOYAGE AUX SOURCES DU NIL. Arabes et les Portugais; et j’ajoute qu’en toutes ces circonstances, il se sont emparés de certaines contrées et ont laissé derrière eux un certain nombre de leurs enfants. De là un mélange, un croi sement, dont je lui fais comprendre la nature en lui parlant de Mtésa qui a perdu presque tous les attributs distinctifs du sang Mhouma, parce que, depuis mainte et mainte génération, ses an cêtres se sont unis à des femmes Vouaganda. Cette application personnelle de ma théorie historique, a singulièrement réjoui mon royal auditeur, qui s’est mis ensuite à compter les feuilles de ma Bible, comprenant que chacune d’elles renfermait l’his toire d’une année. Mais après lui avoir laissé faire le quart de ce travail, je le remets dans la bonne voie en lui disant « qu’il serait plus près du vrai, si au lieu de compter les pages, il comptait les mots. » Nous engageâmes ensuite, à bâtons rompus, un débat assez désagréable. Il ne veut pas me permettre de visiter le Luta ou lac Nzigé, avant que Bombay soit de retour. Alors, dit-il, une expédition partira, dont mes hommes, avec leurs fusils, forme ront l’arrière-garde. C’est toujours la même arrière-pensée de nous commettre dans une campagne engagée contre ses frères. Je me plains de n’avoir pu communiquer avec les envoyés de Mtésa, qui seront peut-être brûlés pour n’avoir pas exécuté les ordres de leur maître. Mais Kamrasi prétend n’avoir mis obstacle à leur mission que par égard pour ma dignité. Je ne suis pas l’esclave de Mtésa; donc, il n’avait pas d’ordres à me faire passer ainsi. L’expédition destinée au Karagoué n’attend plus, pour partir, que le moment où les routes seront un peu plus sûres, et je pourrai lui remettre les présents que j’ai préparés pour Roumanika. Puis, reviennent les sollicitations habituelles : il s’agit de mé decines et d’une scie » qu’on voudrait seulement voir et qu’on ne nous déroberait pas. Et des pilules, pourquoi refuser des pilules aux pauvres malades qui en ont besoin? » Comme nous opposons de froids refus à cette mendicité fatigante, le roi se retire en colère; mais il se ravise, une fois rentré chez lui, et nous adresse un pot de pombé. Je riposte par une boîte de pilules, ce qui dénoue dignement cette misérable comédie. 30octobre. — Msalima, qu’on envoie au roi du Karagoué, lui portera de ma part une lettre, en kisouahili, par laquelle je lui