SIX SEMAINES CHEZ KAMRASI. 489 sont fait rosser bel et bien par les propriétaires auxquels ils portaient dommage, et lorsqu’ils se sont plaints de ce procédé sommaire, on leur a répondu fort sensément à mon avis, « que le roi seul était tenu de se laisser ainsi dépouiller. » 19 octobre.—Ces hôtes incommodes, au nombre de deux cents, ont été renvoyés aujourd hui avec les présents d’usage, savoir des femmes et du bétail. 20 octobre.— Kamrasi refuse de nous voir, sous prétexte qu’il fait construire une nouvelle hutte destinée à nos conférences, l’autre ayant été emportée par une inondation. Il prétend « que Bombay a été retenu au Gani par les N'yanswengé (les gens de Petherick) et qu’il ne faut plus l’attendre avant la nouvelle lune. » Je repousse avec énergie cette explication mensongère. Mes « enfants » ne se seraient pas permis de contrevenir ainsi à mes ordres formels. Ce sont les officiers de Kamrasi qui, se confor mant à ses instructions secrètes, ont retardé le voyage de mon messager. La nouvelle de l’arrivée de mes déserteurs se trouve démentie. Un seul d’entre eux a pénétré dans l’Ounyoro avec une centaine de Vouaganda. Les autres sont restés, avec mes vaches, au delà des frontières de l’Ounyoro. Kamrasi ne veut les admettre que lorsqu’ils arriveront tous ensemble, et fait enjoindre aux Voua ganda de rebrousser chemin. 21 et 22 octobre.—J’ai fait demander au roi des explications au sujet de mes déserteurs, et au sujet de Bombay, dont le sort con tinue à m’inquiéter. A la date des dernières nouvelles qu’on ait pu se procurer (elles remontent au 13 du mois courant), un de mes anciens ser viteurs, avec deux cents Vouaganda, se trouvait dans le village . où la désertion a eu lieu. Ils n’avaient point de vaches qui me fussent destinées, mais chacun d’eux portait une bûche dont Mtésa leur avait enjoint de se charger, jusqu’à ce qu’ils revins sent vers lui, nantis d’une caisse de poudre; à défaut d’icelle, ils doivent être brûlés sur un bûcher formé de ce bois même en compagnie duquel ils voyagent. Kamrasi, fidèle à sa politique passive et dilatoire, n’a pas voulu leur permettre d’entrer dans ses domaines. Il m'offre de faire venir le chef des Vouaganda, si j’ai quelque communication à lui faire,et de recevoir mes déser teurs s’ils viennent se replacer sous mes ordres. « Mtésa, lui et