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484 VOYAGE AUX SOURCES DU NIL. conseillé, dans une des îles du N’yanza. Il a reçu les munitions qu’on était allé, de sa part et de la mienne, réclamer à Rouma- nika. Maintenant je voudrais savoir de Kasoro s’il n’a pas un message particulier de son maître, et à travers ses réticences, sa réserve diplomatique, il m’est facile de deviner que Mtésa l’a chargé de me remettre en mémoire les objets que je lui ai pro mis. Il a ordre de m’escorter jusqu’au Gani; et, bien qu’il me présente cette mission comme une preuve de l’amitié que Mtésa m’a vouée, il est aisé de pressentir qu'il s’agit, avant tout, de rap porter les précieux stimulants. Kamrasi permettra-t-il que les Vouagandam’accompagnent? Ceci meparaît quelquepeu douteux. Il est en guerre avec les gens du Gani, et n’acceptera pas volon tiers la responsabilité qui pèserait sur lui dans le cas où l’envoyé de Mtésa viendrait à périr. Je me décide donc à renvoyer Ka soro, que j’accrédite auprès de son souverain en lui confiant une « lettre » du Bana, c’est-à-dire une vieille boîte à cartouches, gage et garantie de sa mission. Mtésa est prié de faire désar mer et transporter mes déserteurs, dont il gardera les fusils, moitié en toute propriété, moitié çn dépôt, jusqu’à ce qu’un de mes compatriotes aille les réclamer de ma part. J’envoie trois pilules à Budja qui est malade, je pose des vésicatoires à deux des pages, et mes Vouaganda s’éloignent joyeusement. 1" octobre. —Kamrasifait me dire que s’il empêche les Voua ganda de m’escorter au Gani, c’est de peur que les gens du Kidi, auxquels ils sont particulièrement antipathiques, ne leur jouent quelques mauvais tours. Il m’envoie aussi des nouvelles de Bombay, par un officier du Chopi qui a voyagé quatre jours en sa compagnie. Il en a aussi par des gens du Gani qui sont venus, au nombre de vingt-cinq, lui apporter une peau de lion, plu sieurs queues de singes, du poil de girafe, et une canne de fil d’archal. 2 octobre. — J’ai découvert aujourd’hui, en causant avec le kamraviona, la véritable cause de notre emprisonnement, — car notre installation n’est pas autre chose. Nous en sommes rede vables aux frères du roi, qui lui ont amèrement reproché, avant notre arrivée, * de donner l’hospitalité à de méchants sorciers, capables de lui nuire par toute sorte d’abominables expédients. » Le roi, toujours faible, s’en est tiré en leur promettant que per sonne ne nous verrait, et c’est ainsi que nous sommes relégués